Je suis un écrivain de talent
J'en étais à ma cinquième tasse de café noir sans sucre. Désormais, je
pouvais me considérer comme un vrai écrivain en quête d'inspiration et
qui se torturait les neurones pour trouver de quoi alimenter son blogue.
Je n'oubliais pas cependant de lire d'autres journaux de Canalblog et
d'ailleurs et de les considérer comme de la merde (Eh oui ! Il ne faut
pas que je perde la main, voyons !).
2005
Si je puis me permettre : J'emmerde l'an neuf. Je tenais à le faire avant la fin du mois, comme cela est de coutume.
De l'inadaptation de l'intelligence
Et merde alors ! J'ai pleine conscience que je possède une intelligence
bien développée, un certain savoir-faire dans plusieurs domaines et des
goûts que j'estime raffinés. D'où vient alors que je ne puisse exceller
sur mon blogue ou même dans la vie.
C'est là tout le drame. Être capable de parvenir à un degré poussé de
conscience de soi mais continuer d'entretenir un décalage avec ce que
l'on est réellement. Bordel de bordel, ceci me plonge dans un abyssal
désarroi.
Pourquoi suis-je capable de rêver de choses
belles, idéales, mais que concrètement, il m'est impossible de les
atteindre. Je hais mon intelligence, je hais mes idéaux inaccessibles.
J'exècre le premier plaisantin qui osera venir me donner une recette.
Je le vomis d'avance et le voue, sans aucune autre forme de procès, aux
gémonies.
Par ailleurs, je pisse à la raie de la réalité
maussade et délétère qui nous parle du bonheur, mais ne nous permet pas
de l'atteindre. J'emmerde la politique qui brille par son échec de nous
conduire vers un monde meilleur. Un monde meilleur, ai-je dit ? Mais
quelle idée à la con ! Et d'ailleurs, je crache mon gros mollard gorgé
de mépris sur cette idée loufoque de bonheur et de félicité !
Je m'en vais chier sur la politique et ses chiens de politiciens qui
nous endorment pour mieux nous abuser. Je les rejette en bloc. Et les
religions et les dieux... Bah quoi ! Beaucoup ont inventé des dieux qui
nous ont asservis et avilis. Maudits-soient-ils ! Les humains sont tous
des salauds, sauf moi qui fais ce constat et qui n'en déprime que
davantage. À quoi va me servir mon intelligence, après tout ? En quoi
serais-je avancé d'être un être supérieur si c'est à me morfondre sans
alter-ego ? Je préfère, dans ce cas, rejoindre ce troupeau d'humains et
me considérer à mon tour comme un fieffé salaud.
Allez ! Pas
de demi-mesures ! Moi, toi, eux, sommes tous de même constitution : des
vauriens ! Pas un qui vaille mieux qu'un autre. Et voyez-vous, m'en
rendre compte me remplis davantage de noirceur...
Allez, demain, peut-être, j'éructerai ma vindicative prose sur les huissiers, les chauffeurs de bus et ma maitresse...
En direct des cabinets
Tiens, je viens de trouver une idée fabuleuse, ce soir. Je vais poster
une note depuis les toilettes. Oui, car il n'y a pas de raison que je
commette un propos à la hauteur des caniveaux et que je n'y joigne pas
l'odeur. Alors aussitôt dit, aussitôt fait. Je m'installe
confortablement sur le trône et pousse de toutes mes forces pour faire
sortir ma merde... Vive le wifi.
Avec force concentration et détermination, je vous chie un beau petit
billet, insipide... Vraiment à chier. Vous en voulez encore ?! Je suis
votre obligé ! C'est tellement bon !
Quand je me balade de
blogue en blogue, j'ai aussi l'impression d'aller de chiotte en
chiotte. Certaines sentent mauvais la lavande artificielle, mais
d'autres empestent la putréfaction fécale. Quelle délectation, je vous
jure !